Un budget en baisse pour France Compétences
Un budget en baisse pour France Compétences, des critiques vives des Régions sur les coupes prévues : décryptons les décisions votées le 27 novembre.
Le 27 novembre 2025, le conseil d’administration de France Compétences a adopté son budget provisionnel initial pour 2026.
Un budget en forte baisse, ce que déplorent les Régions et les partenaires sociaux.
Les Conseils régionaux n’ont pas participé au vote, les deux représentantes ayant démissionné en ouverture de l’exercice. Quant aux représentants des employeurs et des organisations syndicales, le vote a été unanime : contre.
Que reprochent ces acteurs au budget approuvé par les collèges de l’Etat et des personnalités qualifiées ? Observons les postes de dépense sur lesquels les voix “contre” alertent.
12 milliards d’euros : un budget en forte baisse
Le budget voté représente une baisse de près d’1,5 milliards d’euros par rapport à celui de 2025.
La dotation exceptionnelle passe notamment de 1,9 milliards à 579 millions d’euros en 2026.
Une baisse qui se comprend comme une anticipation des mesures d’économies prévues par les projets de loi de finances (PLF) et de financement de la sécurité sociale (PLFSS), mais que certains acteurs perçoivent comme un “désengagement de l’Etat” (Séverine Garandeau-Martin, représentante de la CFDT).
Le DPC face à une baisse de 29 millions d’euros : la formation des salariés moins soutenue qu’en 2025
Les dépenses liées au Plan de Développement des Compétences dans les entreprises de moins de 50 salariés ont un budget prévu de 521 millions d’euros, contre 550 l’année précédente.
Ce dispositif pour la formation des salariés est important pour soutenir les carrières et permettre aux entreprises d’acquérir parmi leurs équipes les compétences nécessaires pour répondre aux besoins des marchés.
Jugé déjà bas en 2025, le nouveau montant inquiète et questionne.
Diminution de la dotation versée aux Opco
Laurent Munerot, représentant de l’U2P, s’inquiète pour les CFA. D’après lui, certains pourraient disparaître ou ne pouvoir “que vivoter”. Cette inquiétude provient d’un ensemble d’actualités dans les financements concernant l’alternance :
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Baisse des dotations aux Régions
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Future réforme des calculs des NPEC
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Et dans ce nouveau budget, un retour à 5 % du montant maximum des fonds non-éligibles à la péréquation, contre 8 % en 2025 .
Le CPF fait l’objet d’importantes économies : nouvelle hausse du reste à charge ?
885 millions d’euros : c’est la somme de l’économie envisagée par le budget voté. Elle serait atteinte grâce à l’impact de mesures attendues :
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Lutte contre la fraude,
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Plafonnement pour le financement de l’accompagnement VAE,
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Plafonnement pour le financement du bilan de compétences,
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Plafonnement pour le financement de la certification CléA…
429 millions d’euros d’économies sont annoncés au titre de la participation financière obligatoire. Cela laisse anticiper une “forte hausse du reste à charge” pour Séverine Garandeau-Martin.
Les Régions elles aussi alarmées : des décisions jugées “inacceptables”
Régions de France a adressé un courrier au Premier ministre qualifiant la décision du budget provisionnel initial “d’inacceptable”.
La décision en question : une division par deux des dotations versées aux régions pour le financement des CFA.
134 millions d’euros, répartis entre :
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Les dotations de “fonctionnement”, 44 millions d’euros
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Les dotations “d’investissement”, 90 millions d’euros
Une somme qui inquiète par la forte baisse qu’elle représente.
D’autant qu’elle s’accompagne d’une réduction de 20% du montant additionnel des PRIC (Pactes régionaux d'investissement dans les compétences) prévue par le PLF. Dans le budget France compétences, cette réduction se traduit par une baisse de 173 millions d’euros du financement du PIC.
Régions de France alerte : cette réduction entravera la mission des Régions dans le financement de la formation des demandeurs d’emploi, qui ne pourra plus participer à hauteur des besoins.
Pour les acteurs du secteur, une veille active est nécessaire
Si ce budget fait déjà réagir, c’est pour l’instant par des déclarations et des mécontentements partagés. Mais à l’avenir et si les budgets sont maintenus dans l’état, ces décisions mèneront à des ajustements des actions des financeurs, et impacteront à terme le fonctionnement des organismes et centres de formation.
Rester informé sur le secteur est plus qu’essentiel pour voir arriver ces changements et les anticiper.